Le Mirador est une fable qui tourne en dérision le pouvoir et la façon de l’exercer.

Ce mirador n’est en fait qu’une chaise surélevée d’où « Monsieur » gouverne. Son emploi du temps est immuable : routine, réception de l’Intérieur ou de l’Extérieur, guerre gagnée d’avance, routine. Mais un grain de sable se glisse dans les rouages de la machine. L’« autre Monsieur »  choisi par « Monsieur » pour lui succéder le plus tard possible s’assied un instant en son absence sur le fameux mirador tandis que« Monsieur» fait un rêve dont il refuse de comprendre le sens et qui est l’annonce de sa chute. Le secrétaire est le garant des règles de succession et du déroulement de la guerre gagnée d’avance. « Monsieur » se montre impoli avec !’Extérieur qu’il devait recevoir. « L’autre Monsieur » essaye de réparer cet outrage dont on ignore la gravité. Quand se présentera la Vérité. « r autre Monsieur » ne la laissera pas partir et la fera attendre. En ce qui concerne la guerre qu’il est censé perdre. il est bien décidé à la gagner. Celle-ci se présente comme un échiquier dont les pions sont des valeurs ou des idées que doit défendre l’adversaire. « Monsieur » perd et ses facultés malgré sa résistance l’abandonnent. Le docteur ne peut constater que la mon imminente. Une fois « Monsieur » mon « l’autre Monsieur » s’installe sur le mirador et fait mettre la Vérité à sa place. C’est la seule note d’espoir dans celle parodie bouffonne du pouvoir.

Cette première pièce de Stéphane Chavanis – auteur de quarante-trois ans- qui a déjà publié un récit intitulé le Passage à niveau est assez originale pour nous en faire espérer d’autres. Un nouvel auteur est peut-être né.

Bulletin Critique du Livre Français – 16 octobre 1999